52% estiment
toujours la voiture comme le moyen de transport le plus
rapide pour se rendre au travail, 35% jugent les transports publics
inadéquats
En 2002, 31% des usagers de la route
considéraient la voiture comme le moyen de transport le plus rapide
pour se rendre au travail. Aujourd’hui, ils sont de l’ordre de 52%.
Dans le même temps, 35% des travailleurs estiment que les
transports en commun sont inadéquats. En 2002, il ne s’agissait que de
22%. C’est la raison pour laquelle 59% des usagers trouvent qu’il faut
avant tout investir dans l’optimisation du réseau routier existant et
53% dans les transports publics.C’est ce qui ressort, entre autres, de
la nouvelle enquête mobilité
menée auprès de 1.000 Belges.
Les résultats en sont présentés aujourd’hui, en vue des
élections à venir. Pour Touring et Febiac, la mobilité reste un des
thèmes majeurs. « Nous avons refait une enquête identique à celle que
nous avions fait il y a 10 ans de cela, entre autres pour évaluer
comment les expériences et problèmes de mobilité de nos concitoyens ont
évolué, et surtout quelles solutions sont envisagées. Leurs réponses
sont aujourd’hui présentées au monde politique lors d’un débat dans le
cadre du Salon de l’Auto ».
Principaux
résultats :
- En général, 58% des Belges
utilisent exclusivement la voiture, 17% ne prennent que les transports
publics (TP) et pour 9% d’entre eux le deux-roues (motorisé) ou la
marche sont le moyen de transport principal ; 17% combinent différents
modes de transport. Lorsque l’on regarde quel moyen de
transport est le plus utilisé pour le trajet quotidien principal, la
voiture obtient un score encore plus élevé qu’avant : 77% contre 71% en
2002.
- Tout comme en 2002, l’on se
déplace principalement pour se rendre au travail (40%), ensuite pour
faire des courses, bien que ce motif recule de 24% à 11%. La part des
autres motifs se situe autour des 5%, ce qui rend compte d’un
comportement de déplacements diffus et diversifié. Sur base
hebdomadaire, le « shopping » est prédominant avec 70% (58% en 2002),
suivi par « aller travailler » avec 59%. Les « déplacements loisirs »
se situent à la 3ème place ; leur part est passée de 33% à 42%.
- Avec en moyenne 43,5 km en 58
minutes, le Belge se déplace plus loin (3,4 km) et plus
longtemps (+ 6 min.) qu’il y a 10 ans, sans
sacrifier à la vitesse : celle-ci n’a que très légèrement baissé de
46,3 à 45 km/h. Avec une grande exception pour Bruxelles : la distance
et le temps moyens de déplacement sont passés de 29 km en 60 min. à
16,2 km en 44 min., un quart de moins qu’en 2002. La vitesse moyenne a
ainsi chuté de 29 à 22,2 km/h.
- Le travail à domicile
occasionnel et partiel (max. 2 jours/semaine), tenterait 51% des
actifs. Plus qu’en 2002, nos concitoyens le
considèrent aujourd’hui comme le moyen par excellence – à
côté d’horaires flexibles étendus – pour éviter les embouteillages (61%
contre 19% en 2002).
- Pour 52% des répondants, la
voiture est le moyen de transport le plus rapide pour se rendre au
travail, contre 31% il y a 10 ans. Et ce n’est pas en raison du confort
(37% contre 39% en 2002) ou parce que nous aimons rouler en voiture
(15% contre 19%) mais peut-être bien parce que les TP sont inadaptés,
qu’ils sont considérés comme moins efficients : 35% contre 22% en 2002.
- Nous sommes aujourd’hui moins
enclins à abandonner la voiture bien que les embouteillages augmentent
: en 2002, 15% y étaient tout à fait prêts, à l’heure actuelle seuls 8%.
Quelles
solutions ?
L’enquête mobilité semble démontrer que le Belge est encore
plus attaché à sa voiture et qu’il croit moins en les TP
comme solution aux embouteillages. Comme alternatives à l’auto, les
répondants ne voient pas le rétrécissement des routes ou la suppression
des places de stationnement ou plus chères comme des solutions. Le
citoyen donne la préférence au télétravail
(41%), aux parkings de
transit (32%), à un budget
mobilité (31%), ou à une redevance
kilométrique en remplacement des taxes de circulation
actuelles. A la
question : « à quoi doivent servir les 15 milliards d’euros issus de la
fiscalité automobile ? », la préférence est évidente : les usagers
veulent en tout premier lieu que leur argent serve à l’optimisation du
réseau routier (59%), suivi par une amélioration de la qualité et de la
fréquence des TP urbains (53%). Les parkings de transit (45%) scorent
particulièrement haut ainsi que l’élargissement du réseau de métro
(42%). Les autorités savent ainsi où placer leurs priorités et quelles
mesures emportent les suffrages auprès de la population.
Conclusions et
recommandations
Febiac et Touring voient dans ces résultats une confirmation
de leurs points de vue précédemment exprimés auprès des autorités : «
En dépit des investissements massifs dans les TP et des mesures
'auto-dissuasives' menées ces 15 dernières années, nombre d’entre nous
préfére la voiture, soit par pure nécessité, soit par résignation ou
faute d’un TP efficient, fiable et sûr. Comme solutions, une majorité
voit l’amélioration des routes, un TP urbain (principalement métro)
amélioré et surtout plus de parkings de transit. Investissons donc dans
une infrastructure
multimodale et comodale.
La résignation
ne peut et ne doit pas être une réponse aux
problèmes de circulation croissants, ils coûtent à notre économie et à
notre société trop de temps et d'argent. Nous devons agir sur le
changement de comportement, et ce, par le biais d’un
système de
redevance kilométrique. Il ressort d’ores et déjà de l’enquête qu’une
redevance kilométrique intelligente remporte l’adhésion, pour autant
qu’elle remplace les taxes de circulations existantes. »
Enfin, Febiac et Touring se réjouissent du fait que les employeurs
prennent leurs responsabilités : le nombre d’employeurs
autorisant le
travail à domicile a, en 10 ans, presque doublé, alors qu’une bonne
moitié des employés voient le travail partiel à domicile comme LA
solution pour éviter les embouteillages. Febiac et Touring plaident dès
lors pour la mise en place d’incitants supplémentaires pour les
employeurs qui désirent instaurer le (télé)travail à domicile, par
exemple par le biais de réductions des cotisations patronales.
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les résultats de l'enquête