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DEUX-ROUES MOTORISES: UN MUST (JANVIER 2006)
Les politiciens, du niveau local au niveau européen, ne tiennent que rarement compte dans leurs choix politiques de la contribution qu’apportent les deux-roues motorisés à la vie sociale et à l’économie. Ceci nonobstant les avantages incontestables que les deux-roues motorisés offrent sur le plan de la mobilité et du respect de l’environnement. Le souci concernant leurs émissions nocives a été à une certaine époque parfaitement justifié, mais ce n’est plus le cas à l’heure actuelle.
L’industrie de la moto a en un temps record su
trouver une solution efficace à ces problèmes. L’affirmation
selon laquelle la promotion de l’utilisation de motos et de scooters
est de nature à faire augmenter le nombre d’accidents, est
erronée. Oui, la sécurité routière des motos
doit être améliorée, mais pas par des limitations
illogiques au niveau du permis de conduire. La problématique croissante
des files a non seulement un effet restrictif sur notre mobilité
personnelle et notre qualité de vie, mais elle menace aussi d’affaiblir
notre position concurrentielle dans l’économie mondiale.
Un permis de conduire par étapes est une nécessité
La préparation de la troisième Directive européenne
sur le permis de conduire, telle que présentée durant la
présidence du Luxembourg, va dans la mauvaise direction du fait
qu’un examen supplémentaire serait exigé. Cet examen
n’offrira pas une sécurité plus grande. Ceci a déjà
été démontré en Allemagne, oùun test
complémentaire a été introduit. En 1993 déjà,
celui-ci a de nouveau été supprimé parce qu’aucun
avantage supplémentaire n’avait été constaté
sur le plan de la sécurité. La nouvelle épreuve ne
fera que rendre plus difficile et plus coûteux l’accès
aux motos. Les conducteurs potentiels attendront d’avoir 24 ans
pour obtenir alors directement une ’full-licence’(un permis
de conduire valable pour tous les types de motos). De ce fait, l’approche
graduelle de la formation, qui est essentielle, disparaît. Impossible
également de comprendre pour-quoi les états membres auraient
la liberté de relever l’âge de début à
20 ans. Il s’agit d’une discrimination manifeste par rapport
à l’âge minimum requis pour la conduite d’une
voiture.
Normes d’ émissions, d’un problème
environnemental à un avantage compétitif
La réduction des émissions nocives des deux-roues motorisés
est un processus encore relativement jeune en comparaison avec l’industrie
automobile. La première étape a été réalisée
en 1999 avec la norme Euro 1, suivie de l’Euro 2 en 2003.
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La troisième phase a entre-temps été clairement
définie et entre en vigueur à partir de janvier 2006.
Grâce à une série d’innovations, l’amélioration
entre Euro 1 et Euro 3 est considérable (avec une définition
sévère et explicite des valeurs limites et des méthodes
de test) : - 94% pour le monoxyde de carbone et les hydrocarbures,
et –50% pour l’oxyde d’azote. L’industrie
de la moto a fait des progrès énormes, mais plus importants
encore sont les effets à plus long terme. A la demande de la
Commission européenne, des experts indépendants du ”Laboratory
of Applied Thermodynamics”(LAT) de l’Aristottle University
of Thessaloniki ont étudié l’évolution
future des émissions des principales substances polluantes.
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LAT a calculé que les émissions des motos montrent une
bonne, voire meilleure tendance que les émissions globales du trafic
routier sur la période 1999-2012. L’industrie européenne
de la moto s’engage à continuer de réduire, dans les
années qui viennent, les émissions et la consommation de
carburant. Grâce à ces progrès technologiques, chacun
pourra reconnaître que les motos deviennent des véhicules
écologiques.
Moins d’accidents, malgré une présence
accrue des deux-roues motorisés
Ken Livingstone, le maire de Londres, essaye, par la perception de péages,
de restreindre le trafic dans la ville mondiale.
Il a consciemment choisi d’exempter les utilisateurs de deux-roues
motorisés de ce péage. Entre-temps, le nombre de deux-roues
au coeur même de la ville a augmenté de 20%. L’offre
de parkings pour motos a été améliorée et
élargie. La crainte initiale de voir le nombre d’accidents
augmenter, s’est entre-temps avérée non fondée.
Le nombre d’accidents impliquant des motards, malgré l’utilisation
accrue, y a même baissé de 30% en l’espace de 3 ans.
Londres a donc pris les devants pour améliorer la sécurité
routière. Une analyse des accidents a montré que corriger
le comportement des automobilistes est tout aussi important que d’apprendre
aux motards comment éviter des accidents. Une campagne d’annonces
à la télévision et dans les cinémas a attiré
l’attention sur le fait que les motards sont souvent vus trop tard
par les autres usagers de la route ou passent même totalement inaperçus.
En même temps était mené un projet oùles motards
étaient surveillés par un policier motard durant un trajet
en pleine circulation et recevaient par après des conseils pour
adapter leur style de conduite personnel afin d’aider à éviter
des accidents. Déjà plus de 5000 motards ont suivi cette
formation. Des mesures, soutenues par la recherche, sont prises dans d’autres
domaines aussi, en concertation avec les autres usagers de la route. Une
expérience au cours de laquelle les motards peuvent également
emprunter les couloirs réservés aux autobus, ne montre pas
d’effets négatifs. La ville étudie aussi les conséquences
positives possibles pour la sécurité routière des
motards en leur permettant de partager avec les cyclistes la bande avancée
pour vélos aux feux de signalisation. Dans d’autres villes
importantes aussi, comme Rome et Madrid, des expériences positives
sont enregistrées en promouvant et en accompagnant l’utilisation
de deux-roues motorisés.
L’industrie contribue à une amélioration
de la sécurité routière des deux-roues motorisés
L’industrie automobile s’engage à équiper progressivement
un plus grand nombre de deux-roues de systèmes de freinage avancés,
dont l’ABS est l’application la mieux connue. D’ici
2010, la majorité des motos pour usage en rue seront équipées
d’un tel système de freinage. Il n’est pas simple d’améliorer
encore la sécurité passive des motos. Depuis quelques années,
l’industrie travaille à divers projets destinés à
améliorer la visibilité des motos dans la circulation. A
côte de cela, les designers attachent une attention particulière
au concept des motos afin de les rendre plus sûres et des crashtest
dummies spécifiques ont été conçus. L’industrie
automobile travaille aussi activement à des projets ayant pour
but d’établir une communication entre différents véhicules.
D’autres usagers de la route pourront ainsi être avertis dans
leur véhicule de la présence de motards dans leur environnement
immédiat et être prévenus de situations potentiellement
dangereuses. En Europe, les formations de base pour motards sont actuellement
très divergentes, tant en ce qui concerne la qualité que
le contenu. Raison pour laquelle l’ACEM (ainsi que d’autres
fédérations motocyclistes) soutient le ”Initial Rider
Training Project”qui est parrainé par la Commission européenne.
Le but est d’harmoniser les conditions minimales dans l’ensemble
de l’Union. Il faut qu’un simulateur de moto soit disponible
à un prix raisonnable d’ici 2007, afin que les écoles
de conduite, par exemple, puissent inculquer en toute sécurité
les aptitudes de base à leurs candidats motards et les entraîner
à la perception de risques.
Chers politiciens, pensez dorénavant ”moto”.
Des mesures positives visant à promouvoir l’utilisation de
deux-roues motorisés et à améliorer leur sécurité
routière se font attendre depuis trop longtemps. Parce que les
motos garantissent une bonne part d’indépendance et de transport
individuel facile, nombreux seront ceux qui continueront à opter
pour ce mode de transport, indépendamment de l’offre de transport
public. La popularité des motos est plus qu’évidente
: au cours des cinq dernières années, le parc européen
s’est accru de 41% et au cours des dix dernières années,
le nombre de kilomètres parcourus avec des deux-roues motorisés
a augmenté de 49%, là où d’autres formes de
transport n’ont progressé que de 15%.
Annotation : Il a été fait appel, pour la rédaction
de cet article, aux textes des orateurs lors de la deuxième conférence
annuelle de l’ACEM avec pour thème ”Motorcycle &
Society”, qui a eu lieu le 23 novembre 2005 à Bruxelles.
L’ACEM 5Association des Constructeurs Européens de Motocycles)
est la fédération professionnelle de l’industrie de
la moto en Europe, qui représente 12 fabricants et 12 fédérations
(parmi lesquelles FEBIAC) dans l’ensemble de l’Europe. Les
membres de l’ACEM assurent 85% de la production totale et représentent
jusqu’à 90% de l’ensemble du marché en Europe.