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LE MARCHE DES VEHICULES UTILITAIRES EN 2005 (JUIN 2006)
La croissance économique européenne a chuté de 2,1% en 2004 à 1,3% en 2005. Cette baisse, qui s’est amorcée en 2004 et maintenue jusqu’au milieu de l’année passée, est due à un ralentissement du commerce mondial, à de médiocres exportations de par la force de l’euro et une faible demande intérieure suite au prix élevé de l’énergie. (1)

La croissance a repris depuis mi-2005, grâce à un commerce mondial
en expansion et à des exportations soutenues par la dépréciation
de l’euro. Cette tendance devrait se poursuivre en 2006, bien que la croissance
puisse encore être freinée par une nouvelle hausse des prix de
l’énergie, ainsi que par le manque de compétitivité
économique de l’Europe par rapport à d’autres régions
du monde (les États-Unis et le Japon ont enregistré respectivement
une croissance économique de 3,5% et 2,7% en 2005).
La Belgique suit la tendance européenne: la croissance a chuté
de 2,4% en 2004 à 1,5% en 2005. Après un début d’année
hésitant, les exportations ont repris à la mi-2005. Les entreprises
recommencent à investir, mais, il est vrai, plus dans le secteur tertiaire
que dans l’industrie. L’emploi a augmenté de 0,9%, soit près
de 40.000 jobs. De son côté, la consommation a suivi la croissance
du revenu disponible, qui a stimulé la demande intérieure. Pour
la Belgique, les analystes s’attendent à une croissance économique
de plus de 2% cette année et l’année prochaine.
Le marché belge des utilitaires en 2005 (2)
Contrairement à cette croissance économique modeste, le marché
belge des véhicules utilitaires a connu, en 2005, une année prospère.
Les ventes d’utilitaires légers (jusqu’à 3,5 tonnes)
ont enregistré un record avec près de 60.000 immatriculations!
L’essor que le marché a connu ces dernières années
était en partie dû au succès des 4x4, dont nombre de modèles
pouvaient être immatriculés comme utilitaires légers. Cet
atout a toutefois été supprimé le 1er janvier 2006. Depuis
cette date, la plupart des 4x4 ne sont plus fiscalement considérés
comme des utilitaires légers. Ils sont dès lors redevables de
la TMC et de la taxe de circulation annuelle comme les voitures. Les conséquences
ne se sont pas fait attendre: la vente de 4x4 comme utilitaires légers
au premier trimestre de 2006 ne représentait que 1/5 du volume enregistré
à la même période l’année passée. Cette
diminution a cependant été largement compensée par une
hausse d’un quart des ventes de 4x4 comme voitures (2.263). Les 4x4 restent
donc populaires auprès du public.


Le marché des fourgonnettes n’a pas chômé non plus:
12,7% de ventes en plus qu’en 2004. Cette croissance s’est encore
maintenue pendant le premier trimestre de 2006, notamment sous l’impulsion
du Salon de l’Auto: +9,4%. On constate que la gamme des utilitaires légers
séduit un public de plus en plus large, y compris les particuliers: ces
types de véhicules offrent le même niveau de confort et de sécurité
qu’une voiture, sans rien perdre de leur polyvalence tant dans la vie
professionnelle que privée de l’utilisateur et de sa famille.
Le segment de la distribution (3,5 à 16 tonnes), traditionnellement
marché de remplacement, a enregistré en 2005 18,2% d’immatriculations
de plus qu’en 2004. La courbe ascendante dans laquelle le cycle de marché
se trouve depuis 2002-2003 ne peut être la seule explication de cette
progression. Sans doute l’obligation, entrée en vigueur en Belgique
le 1er janvier 2006, de disposer d’un tachygraphe digital y est-elle aussi
pour quelque chose. On peut supposer que nombre d’entreprises ont pris
les devants en anticipant leurs achats de véhicules.
Il en a été de même sur le marché des poids lourds
(> 16 tonnes), où l’on a immatriculé l’année
passée 22,9% de porteurs et 14,3% de tracteurs de plus qu’en 2004.
Avec 5.944 immatriculations, le marché des tracteurs a même signé
un record historique. Ici aussi, certaines entreprises ont quelque peu avancé
l’immatriculation de leurs camions pour devancer l’obligation du
tachygraphe digital: alors que l’on a comptabilisé en décembre
2005 deux à trois fois plus d’immatriculations de camions que fin
2004, les ventes de porteurs ont chuté de 10,6% au cours du premier trimestre
de 2006, et le marché des tracteurs s’est retranché de 42,2%.

Le marché des (semi-)remorques, ayant connu un record de vente de 12.659
unités en 2004, s’est surpassé l’année dernière
en franchissant le cap des 13.000 (semi-)remorques vendues. La croissance s’est
poursuivie au premier trimestre de 2006: +8,9% pour les semi-remorques et +16,1%
pour les remorques.
Conclusion et prévisions pour 2006
Sous l’influence du législateur, certains nombres de segments du
marché ont connu une transition agitée de 2005 à 2006.
Aussi est-il très difficile d’émettre des prévisions
pour cette année. Ce qui est sûr, c’est que 2006 a cédé
du volume à 2005, si bien que l’on terminera logiquement à
un niveau inférieur à ce qu’il serait dans des conditions
de marché normales. Étant donné que 2005 a été
une année record, la plupart des segments devraient se stabiliser, voire
connaître une légère baisse en 2006 (de 0% à 5%).
Sources:
(1) Banque nationale de Belgique, Banque centrale européenne, Commission européenne.
(2) FEBIAC, ACEA, SPF Mobilité & Transport.