Vous êtes ici ›Home› Dossiers
LES QUADS : PARFOIS GÊNANTS, SUFFIT-IL DE LES INTERDIRE (NOVEMBRE 2009)
L’ignorance est grande en ce qui concerne les quads et les autres engins motorisés à quatre roues. C’est précisément pour cela, mais aussi en raison de la popularité croissante des quads, que FEBIAC a publié dès septembre 2006 une brochure thématique destinée à apporter davantage de clarté sur ce marché en expansion. La brochure aborde différents thèmes à l’aide de textes simples, d’exemples et de photos : qu’est-ce qu’un quad, quels sont les différents types de quads, où les quads doivent-ils de préférence circuler ? Elle contient en outre de nombreux conseils d’utilisation pratique. L’utilité de cette brochure thématique n’est que douloureusement prouvée aujourd’hui.L’ignorance est grande en ce qui concerne les quads et les
autres
engins motorisés à quatre roues. C’est
précisément pour cela, mais aussi en raison de la
popularité croissante des quads, que FEBIAC a
publié
dès septembre 2006 une brochure thématique
destinée à apporter davantage de
clarté sur ce
marché en expansion. La brochure aborde
différents
thèmes à l’aide de textes simples,
d’exemples
et de photos : qu’est-ce qu’un quad, quels sont les
différents types de quads, où les quads
doivent-ils de
préférence circuler ? Elle contient en outre de
nombreux
conseils d’utilisation pratique.
L’utilité de cette
brochure thématique n’est que douloureusement
prouvée aujourd’hui.
Le 29 juin 2009, sans se soucier d’avoir la moindre
connaissance
du sujet, le Conseil communal d’Anvers a tout simplement
décidé d’interdire en extrême
urgence aux
quads de circuler sur le territoire de la ville d’Anvers. Il
se
base pour ce faire sur le règlement communal qui
l’autorise à intervenir dans le cadre de la lutte
contre
les nuisances. En d’autres termes, la ville a
tenté de
s’attaquer au problème en invoquant une
réglementation communale et non le code de la route, qui est
une
matière fédérale. D’autres
administrations
locales souhaitent adopter cette mesure : Hasselt, Gand, Ciney,
Liège, Dinant... et les communes bruxelloises.
Cette interdiction est principalement motivée par les
nuisances
provoquées par un petit nombre d’usagers ou par de
petits
groupes d’utilisateurs de quads. Les nuisances sonores
s’avèrent surtout incriminées, comme en
témoigne le procès-verbal du Conseil communal : 'L’utilisation
de quads sur la voie publique entraîne toutefois des
nuisances
sonores excessives. Ces engins motorisés à quatre
roues
produisent un bruit supérieur au bruit normal des
véhicules à moteur. Ils constituent une source de
nuisances car il est de plus en plus souvent constaté que
ces
quads effectuent parfois le même parcours pendant des heures
sur
un circuit bien déterminé dans la ville. Anvers
ne
souhaite pas que sa ville devienne un parcours de cross pour les quads.
De nombreux quads sont équipés de moteurs rapides
qui
leur permettent d’atteindre rapidement des vitesses
élevées. Ils constituent par
conséquent un danger
pour les autres usagers et plus particulièrement pour les
cyclistes et les piétons. La ville d’Anvers estime
qu’autoriser les quads sur sa voie publique perturbe le
déroulement harmonieux des activités humaines
dans la
ville et limite la qualité de
vie de ses habitants d’une manière
excédant
l’agitation normale de la vie sociale.'
Pour clarifier la situation,
précisons qu’un quad ne
fait pas plus de bruit qu’une moto puisque ces deux
véhicules doivent répondre aux mêmes
critères d’homologation européens. Les
nuisances
sonores excessives sont provoquées par
l’installation de
systèmes d’échappement non
homologués ou par
la suppression des matériaux d’insonorisation du
silencieux d’origine. Il va de soi que seule une petite
minorité d’utilisateurs de quads a recours
à de
telles pratiques. La police peut et doit intervenir de façon
ciblée et effectuer des contrôles,
étant
donné qu’elle possède le
matériel requis
à cette fin. Une interdiction générale
met tous
les utilisateurs de quad dans le même panier. La vitesse
n’est pas non plus un argument pertinent. Les quads ne
possèdent pas une accélération ni une
vitesse de
pointe supérieures à celles des motos, au
contraire.
Le fait que le problème ne se limite pas à Anvers
a
encore été démontré
récemment.
Dix-huit communes bruxelloises suivent l’exemple
d’Anvers
et interdisent les quads sur leur territoire. L’interdiction
a
été décidée lors
d’une
conférence des bourgmestres bruxellois. Selon eux, les quads
sont dangereux etbruyants. L’initiative de
l’interdiction
émane de l’échevin de la
Mobilité de la
commune de Molenbeek, Jef Van Damme (SP.A).
Son argumentation est au-delà de tout :
'Dans les villes, ce
ne sont que quelques fauteurs de troubles qui nuisent gravement
à la qualité de vie. Un quad qui passe,
réveille
des dizaines de personnes et provoque une grande
insécurité, également en ce qui
concerne les
excès de vitesse. Il est donc plutôt
évident que
ces machines doivent disparaître de la ville.' En
d’autres termes, il admet que seuls quelques individus sont
à l’origine d’un problème
mais
préconise malgré tout de prendre une mesure
radicale qui
met tout le monde sur un pied
d’égalité. Va-t-on
bientôt fermer tous les cafés parce que
quelques-uns
provoquent des nuisances ?
FEBIAC marque donc sa désapprobation totale avec cette
interdiction qui est également contestable sur le plan
juridique. Nous déplorons que le comportement
inadéquat
de quelques personnes provoque des nuisances, mais nous appelons les
autorités locales, d’une part, à faire
preuve de
bon sens et d’autre part, à contrôler de
manière efficace et ciblée les abus et les
comportements
intolérables. Il est en outre totalement inacceptable que
tout
à coup, un citadin propriétaire d’un
quad ne puisse
plus utiliser son véhicule. Allons-nous obliger les
utilisateurs
de quads qui souhaitent aller se détendre
à la campagne le week-end à trouver un espace de
parking
hors de la ville pour leur véhicule ? Pire encore,
allons-nous
contraindre les utilisateurs de quads à se
défaire de
leur véhicule ? Un propriétaire de quad
devra-t-il
désormais disposer d’une voiture avec remorque
pour
quitter la ville ? Un véhicule qui satisfait à
toutes les
exigences légales et qui de plus, est un moyen de transport
et
de détente pratique, sûr et agréable ne
peut pas
être refusé à une personne qui
l’utilise
correctement.
FEBIAC ne baisse pas les bras et s’est
déjà
entretenue à deux reprises avec le cabinet du
Secrétaire
d’État à la Mobilité,
Etienne Schouppe. Les
autorités administratives demandent d’intervenir
en
réglementant (à Hasselt, par exemple) et les
utilisateurs
ne sont absolument pas satisfaits du cours actuel des choses. Nous
sommes parvenus à convaincre le Secrétaire
d’État que le problème des nuisances
doit
être ramené à ses proportions
réelles. Le
problème de la perception doit être
abordé : un
très petit nombre d’utilisateurs de quads provoque
un
très grand degré de nuisances.
En d’autres termes, il convient de mettre l’accent
sur le
maintien plutôt que de promulguer une interdiction non
fondée. Le cabinet a également renoncé
à
l’idée de création d’un
nouveau panneau
routier : il ne serait ni recommandé ni opportun. Ce qui est
et
reste important, c’est l’éducation des
utilisateurs
de
quads. C’est pourquoi FEBIAC propose de remettre au
goût du
jour sa brochure thématique spécifique et de la
promouvoir auprès des utilisateurs. Elle sera soutenue par
un
DVD qui pourra éventuellement être
utilisé comme
briefing à l’intention des services de police afin
que
ceux-ci puissent contrôler facilement la
conformité des
véhicules.
FEBIAC ne nie en aucun cas que les comportements injustifiables sur la
route et les nuisances sonores sont à l’origine
d’un
grand mécontentement. Les quads sont souvent mis en cause,
mais
d’autres véhicules provoquent également
de telles
nuisances. Le tout est de ramener ces exceptions à leurs
justes
proportions : elles sont et restent des exceptions qui peuvent
parfaitement être gérées à
l’aide de
contrôles efficaces et ciblés. Une interdiction
généralisée est contestable sur le
plan juridique
et injuste vis-à-vis des utilisateurs bien
intentionnés.
Moyennant quelques actions bien planifiées, les
véhicules
non
conformes pourraient être retirés de la
circulation et un
climat dissuasif pourrait être efficacement
créé.
FEBIAC et ses membres ne manqueront pas de contribuer à
régler le problème des nuisances sonores mais
s’opposent simultanément à une
interdiction
générale.