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PLAIDOYER POUR UNE REDEVANCE KILOMÉTRIQUE 'INTELLIGENTE (NOVEMBRE 2010)
Suite au débat sur l’introduction d’une redevance kilométrique en Flandre, Voka, FEBIAC, Febetra et Fedis ont publié le 27 octobre 2010 un communiqué de presse conjoint exprimant leurs revendications communes.
Les quatre organisations estiment que les grandes lignes de la proposition actuellement en préparation n’apporteront pas de solution aux problèmes de circulation ni au triste état du réseau routier.
Consacrer les revenus
exclusivement aux investissements dans
l’infrastructure routière
L’état des routes en Belgique est tel que les
usagers se
rendent immédiatement compte qu’ils entrent sur
notre
territoire. 'Notre région est comme un grand trou dans le
réseau européen', affirment Voka, FEBIAC, Febetra
et
Fedis. 'Si l’on veut que les automobilistes paient pour
utiliser
l’infrastructure, il faut que cet argent soit investi dans
l’amélioration des routes. Ce principe doit
occuper une
place centrale dans la formule de redevance kilométrique que
le
gouvernement flamand souhaite instaurer. Les partenaires estiment en
outre que la redevance au kilomètre doit promouvoir un
trafic
plus fluide et plus propre. 'Cela ne sera possible qu’avec
une
taxe intelligente, touchant tous les usagers de la route, que ce soit
le transport de marchandises ou de personnes.'
L’entretien des routes flamandes accuse du retard.
D’après les estimations, outre les quelque 100
millions
d’euros d’entretiens annuels, il faudrait investir
près d’un demi-milliard d’euros pour
combler ce
retard. Les budgets actuels ne suffisant pas, les autorités
flamandes doivent se contenter de faire du rafistolage. Elles ne
peuvent dégager des moyens suffisants pour un entretien
structurel durable. Pourtant, les usagers de la route flamands
déboursent chaque année près de 1,3
milliard
d’euros en taxes de circulation.
Un tarif notamment
lié au degré de pollution
Les signataires du communiqué ajoutent qu’une
redevance
kilométrique doit conduire à un changement dans
le
comportement des usagers de la route, afin de réduire les
files.
'En 2001, le trafic dit récréatif
représentait
environ 20% de la circulation aux heures de pointe. Il doit
être
possible d’effectuer ces déplacements à
des moments
plus calmes', pensent Voka, FEBIAC, Febetra et Fedis. Il faut aussi que
le tarif kilométrique prenne en compte les
caractéristiques environnementales du véhicule.
'Une redevance au kilomètre dont le tarif dépend
de
l’heure et du taux de pollution du véhicule
encouragera
l’usager à changer ses habitudes de
déplacements et
à acheter des véhicules plus
écologiques. Il en
résultera moins de pollution de l’air, moins
d’embouteillages, et plus d’espace pour les
conducteurs qui
sont obligés de se déplacer aux heures de pointe.'
Suppression des taxes de
circulation actuelles
Pour les quatre organisations, il est clair qu’en fin de
compte,
tous les usagers de la route devront payer. 'Si l’on veut
améliorer la circulation sur nos autoroutes, il faut prendre
des
mesures d’orientation concernant l’ensemble des
flux, y
compris le transport de personnes.' La redevance
kilométrique
intelligente doit remplacer les taxes de circulation actuelles (TMC,
taxe de circulation annuelle). Cet aspect est primordial pour FEBIAC.
Le coût total auquel l’usager moyen est
confronté ne
peut augmenter.
Cohérence en
Belgique et au Benelux
FEBIAC profite de l’occasion pour plaider en faveur
d’une
approche cohérente et uniforme au niveau de la Belgique et
du
Benelux.
FEBIAC rejette l’idée d’une
multiplicité de
systèmes ou de tarifs différents après
l’instauration de la redevance kilométrique dans
les
différentes régions. La Belgique doit disposer
d’un
système unique et commun. Concrètement, pour des
raisons
pratiques, il faut viser un seul système de tarifs
applicable
sur un réseau routier en Belgique.
Depuis longtemps, les Pays-Bas étudient
l’instauration
d’un système de prélèvement
au
kilomètre. Dans notre pays, on a laissé passer la
chance
de mettre au point, avec nos voisins du Nord, un système
compatible. Une telle collaboration aurait permis des
économies
d’échelle ainsi qu’un gain de
compétitivité pour les deux des pays.
Entre-temps, l’accord de gouvernement néerlandais
du
cabinet Rutte 1er a enterré le projet de redevance
kilométrique. Avant de décider
d’introduire un
régime de redevance au kilomètre en Flandre, il
faudra
donc en examiner les effets sur l’économie de
notre pays
et sur la position concurrentielle de nos ports.