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LE CNG, UNE ALTERNATIVE À NE PAS NÉGLIGER (MAI 2011)

C’est le 17 févier dernier qu’a été inaugurée à Halle la première station CNG 'grand public' du pays. Une étape importante dans la popularisation d’un carburant qui, en dépit de ses différents avantages, reste encore trop méconnu du consommateur.

Une séance de rattrapage s’impose... A l’heure où les prix des produits pétroliers atteignent des sommets sans cesse repoussés, à une époque où les usagers témoignent d’un intérêt croissant pour les automobiles équipées de modes de propulsions alternatifs, le Groupe Colruyt crée l'événement en inaugurant sur notre territoire, au travers de sa filiale DATS24, la première station CNG destinée au grand public. Au même titre que bon nombre d’autres technologies dites 'vertes', le CNG (pour Compressed Natural Gaz, soit Gaz Naturel Compressé) est une piste privilégiée par différents constructeurs, principalement européens, en vue du développement d’automobiles respectueuses de l’environnement. Car si la Belgique n’en n’est qu’à ses premiers pas en la matière, le CNG a déjà conquis bon nombre d’utilisateurs sur notre continent, principalement en Italie et en Allemagne, soit au sein des deux pays qui disposent des réseaux de ravitaillement en la matière les plus développés du continent.

 

 

 

Qu’est-ce que le CNG ?

Comme son nom l’indique, le CNG n’est rien d’autre que du gaz naturel compressé qui est obtenu en comprimant du gaz naturel à une pression de 200 bars. Ce gaz est ensuite stocké dans des bonbonnes cylindriques qui sont intégrées dans le plancher des voitures.

Il convient bien entendu de différencier le CNG du LPG (Liquified Petroleum Gas), qui est un mélange de butane et de propane stocké dans les réservoirs sous forme liquide.

'Le CNG est l’énergie fossile la plus propre du moment, commente Raf Flebus, directeur du département DATS24. Il s’agit d’une alternative réaliste et respectueuse de l’environnement par rapport au diesel, à l’essence et au LPG. En comparaison avec son équivalent diesel, une voiture CNG rejette 95% de particules fines en moins, ses émissions de CO2 lui sont inférieures de 27% tandis que le prix à la pompe est 20 à 30% meilleur marché.' Autres points forts de la technologie CNG : la combustion du gaz qui entraine moins de résidus responsables de l’usure prématurée des moteurs que l’essence et le diesel, mais également la possibilité d’effectuer le plein aussi rapidement qu’avec les carburants classiques (au contraire des voitures électriques) et l’autorisation pour les véhicules CNG de stationner dans les parkings souterrains, puisqu’à la différence du LPG, le CNG est plus léger que l’air et qu’il s’échappe dans l’atmosphère en cas de fuite. Faut-il dès lors conclure que le CNG constitue la solution absolue ? Non, bien entendu, puisqu’il présente des désavantages propres à chaque technologie. A commencer par la densité énergétique du gaz naturel qui est inférieure à celle de l’essence et du diesel. En comparaison, 1 litre de diesel porte environ 10 kWh d’énergie chimique là où du CNG n’apporte que 2,0 kWh par litre.

Un autre désavantage du gaz naturel compressé réside dans le surcoût lié à l’acquisition d’un véhicule CNG. Une hausse de tarif inhérente à l’adoption d’un réservoir spécifique conjuguée au développement d’une structure du véhicule renforcée. La diffusion à plus grande échelle de véhicules au gaz naturel ne pourra que faire baisser ce surcoût qui, à titre d’exemple, s’élève aux environs de 3.600 € dans le cas d’une Mercedes-Benz Classe E200 NGT en regard avec une E200 essence équivalente. Enfin, le troisième point faible du CNG se situe, actuellement, dans le manque de possibilités de recharges sur notre territoire.

Combien en Belgique ?

Fin 2010, on recensait en Belgique 81 véhicules propulsés au gaz naturel. Un chiffre anecdotique en regard des 5.279.110 voitures qui composaient alors le parc automobile national mais qui ne peut que s’étendre dans les mois et les années à venir, notamment au travers de la mise en place d’un véritable réseau de stations CNG. A l’échelle mondiale, on recense plus de 10 millions de véhicules fonctionnant au CNG, dont plus de 1,7 million rien qu’en Argentine. En Europe de l'Ouest, on estime le nombre de véhicules roulant au CNG autour des 1.600.000 unités, dont près de 580.000 uniquement en Italie. Allemagne, Norvège, Suède et France possèdent également un parc significatif tandis que l’Ukraine et la Russie connaissent un développement spectaculaire. En Belgique, Volkswagen, Fiat, Mercedes-Benz, Opel, Ford et Iveco sont autant de constructeurs qui commercialisent d’ores et déjà une gamme de voitures et/ou de camionnettes équipées de série au gaz naturel. Petit à petit, l’échiquier se met en place.

Quel avenir pour le CNG ?

'Bien que le CNG soit à l’heure actuelle le carburant le plus propre, le plus efficace point de vue énergétique et le moins cher, il ne constitue qu’une étape intermédiaire vers le biogaz avec lequel toutes les voitures CNG peuvent aussi rouler, poursuit Raf Flebus. Nous souhaitons proposer du biogaz dans les stations DATS 24 d’ici 2015. Il proviendra en partie de la décomposition de déchets organiques. Son impact sur l’environnement sera dès lors quasi négligeable.' Vous l’aurez compris, la révolution technologique est plus que jamais en marche. La diversification de notre demande en matière de sources d’énergie ne peut qu’être positive dans l’optique d’une réduction de notre dépendance envers les pays producteurs de pétrole. A cet effet, FEBIAC se réjouit de le mise en place d’un réseau de stations CNG sur le sol belge, tout en restant convaincu que cette technologie est l’un des éléments indispensables qui compose l’éventail de carburants et de systèmes de propulsions que le secteur automobile développe pour élaborer des autos plus économes et plus propres. A terme, une mobilité durable n’existera qu’au travers d’une diversification des modes de propulsions et des carburants qui, chacun, rempliront des besoins de mobilité spécifiques.

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