Vous êtes ici  ›Home› Dossiers

La mise en oeuvre des écocombis dans les 3 Régions : le point de la situation

Les écocombis ou véhicules plus longs et plus lourds (VLL) sont des véhicules qui peuvent mesurer jusqu’à 25m25 de long (au lieu de 18m75) et dont la masse maximale autorisée du train est portée à 60 tonnes (au lieu de 44 tonnes). Ces combinaisons peuvent être composées, dans certains cas, de trois véhicules avec deux centres de giration. Les conditions techniques auxquelles doivent répondre ces véhicules, celles relatives au chargement et aux chauffeurs sont reprises dans l’Arrêté royal du 19 mars 2012 relatif aux trains de véhicules plus longs et plus lourds dans le cadre de projets-pilotes.

Pourquoi des écocombis ?
Face à une demande croissante de transport, l’utilisation de véhicules plus longs et plus lourds permet une optimisation logistique. Il ressort des expériences réalisées à l’étranger et plus précisément chez nos voisins néerlandais (avec un recul de plus de 20 ans – puisque cette possibilité a été introduite chez eux en 1995 – que ce type de transport cumule différents avantages : Plus économique : deux écocombis sont équivalents à 3 semi-remorques à 3 essieux, ainsi le nombre de kilomètres parcouru pour la même quantité transportée est réduit d’un tiers. Plus respectueux de l’environnement : les études indiquent que la consommation de carburant et les émissions de CO2, de NOx et de particules fines par tonne-kilomètre sont réduites de 10 à 30 %. En outre, la règlementation impose qu’il soit au minimum équipé d’un moteur Euro V.
Plus respectueux de l’infrastructure routière : comme il possède un nombre d’essieux supérieur, la charge est dès lors mieux répartie et endommage moins les revêtements routiers. Plus efficace et termes de sécurité routière : ces véhicules, plus récents, sont équipés des dernières technologies en matière d’assistance à la conduite, notamment le freinage automatique d’urgence et le contrôle électronique de stabilité qui sont imposés légalement.

Mise en oeuvre dans les Régions
Région flamande
A la mi-2014, le gouvernement flamand a lancé l’appel à sélection pour les entreprises de transport qui désiraient participer au projet-pilote. L’intérêt suscité a été très important : 144 entreprises se sont portées candidates dont une part importante de sociétés néerlandaises (78,5%) et 246 trajets uniques introduits.
Cependant, seuls 6 trajets répondaient aux critères établis. Les principales raisons d’exclusion ont été : transport transfrontalier (non autorisé), combinaison inadéquate de véhicules (longueur, véhicule non approprié à la charge), trajets en agglomérations, route de desserte > 10 km et aménagements cyclables insuffisants le long de la route de desserte.
Fin juin 2016, une évaluation a été réalisée en vue d’une reconduction du projet pour 2 ans. Selon une première estimation, la mise en oeuvre des écocombis a permis, dans 2 entreprises en particulier, d’enregistrer une baisse de 21 à 25% des émissions de CO2. Face à ces résultats encourageants, l’Agence flamande du trafic (Agentschap Wegen en Verkeer - AWV) a prolongé le permis de ces convois exceptionnels de deux ans, jusqu’à fin juin 2018.
Un assouplissement des critères est également à l’étude afin de permettre, entre autres, les trajets inter-régionaux

Région wallonne
Le 26 mai dernier, le Gouvernement signait le Décret permettant, sur le réseau routier wallon, l’utilisation d’écocombis dans le cadre de projets-pilotes. Le Conseil d’Etat avait remis un avis positif et l’arrêté ministériel d’application a été approuvé très récemment (20 octobre). Le projet-pilote démarrera le 1er janvier 2017 pour une durée de huit années.
Les demandes peuvent être introduites à partir du 1er novembre – un site web devrait être disponible pour l’introduction facilitée des dossiers. Ainsi, l’on pourra voir les premiers écococombis sur les routes wallonnes dès janvier prochain.
Les conditions sont semblables à celles prescrites par la Région flamande : véhicule Euro 5 équipé d’un freinage d’urgence, d’ESP, d’un système de mesure de la consommation, pas de produits ADR, animaux, citernes, ni transports exceptionnels ; chauffeurs expérimentés devant suivre, le cas échéant, des formations spécifiques ; marquage sur les véhicules. Contrairement à la Flandre, les itinéraires ne sont pas limités et la seule contrainte exigée est qu’ils se situent sur le réseau routier wallon.
Chaque demande d’autorisation sera examinée au cas par cas par le SPW. Le renouvellement des autorisations se fera par période deux ans. Le nombre d’autorisations délivrées ne sera pas limité et les participants devront s’engager à fournir à l’administration wallonne aux fins d’analyse et d’évaluation annuelle, une série d’informations sur les marchandises transportées, l’itinéraire emprunté et la fréquence d’utilisation de ces écocombis.

Région de Bruxelles-Capitale
La Région de Bruxelles possède très peu de routes potentiellement éligibles à la circulation d’écocombis : quelques kilomètres sur le Ring entre Anderlecht et Forest et un tronçon de quelques centaines de mètres après le viaduc de Vilvorde. Le reste du Ring se situe se situe en régions flamande et wallonne.
Une autorisation serait cependant requise afin de permettre les trajets inter-régionaux entre la Wallonie et la Flandre. Des discussions sont en cours....

Conclusion
Après des années d’attente, tous les éléments se mettent enfin en place pour permettre l’utilisation des écocombis sur les routes belges. Une concertation entre Régions s’avère encore nécessaire. Nous ne pouvons qu’espérer que le pragmatisme l’emporte et que l’on puisse au plus vite tirer parti des avantages que ces véhicules représentent pour l’économie du transport, la mobilité et l’environnement. Ceci permettra également de rattraper notre retard de 10 ans par rapport à l’expérience de nos voisins hollandais et de permettre l’ouverture du marché transfrontalier à ces véhicules et donc aux transporteurs belges.

Automotive Guide